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Fête du Roi 15 Novembre 2023

Fête du Roi 15 novembre 2023

Discours de Madame Eliane Tillieux,

Présidente de la Chambre des Représentants

« Les dix ans de règne du Roi Philippe

et la présidence belge du Conseil de l’Union européenne en 2024 »

__________

Sire,

Madame,

Altesses royales,

Madame la Présidente du Sénat,

Monsieur le Premier ministre,

Mesdames et Messieurs en vos titres et qualités,

Cher.e.s collègues,

Mesdames, Messieurs,

 

Nous sommes réunis aujourd’hui afin de célébrer, pour la vingt-deuxième fois déjà, la fête du Roi dans ce lieu historique et symbolique qu’est le Palais de la Nation. C’est en effet en ces murs que le pouvoir législatif s’exerce et que les rois prêtent serment. Cette année, le Roi Philippe a célébré ses dix ans de règne. Je suis persuadée de pouvoir parler au nom de tous nos concitoyens en affirmant que depuis sa prestation de serment, le Roi Philippe a été, jour après jour, le Roi de tous les Belges. À mesure que la Belgique s’est intégrée davantage dans l’Europe et que notre société est devenue multiforme, le besoin s’est considérablement accru d’avoir une personne – le Roi – qui incarne l’unité et est le garant de la continuité. Ce sentiment s’est clairement manifesté lors de la commémoration du dixième anniversaire de son règne en juillet de cette année.

 Une monarchie respectueuse des principes constitutionnels est le meilleur garant d’une Belgique stable et forte où coexistent des communautés très diverses. L’hommage d’aujourd’hui est celui de tous et je tiens également à me faire l’interprète de nos compatriotes germanophones dont la Communauté, qui fête aujourd’hui ses 50 ans d’existence, reflète un aspect de la richesse de nos diversités.  

 Quand le Roi Philippe a prêté serment le 21 juillet 2013, l’Union européenne venait d’accueillir la Croatie en son sein. Notre Roi était sans doute loin d’imaginer à cet instant que plusieurs crises sans précédent allaient traverser notre pays et l’Europe tout entière. Le 22 mars 2016, deux attentats étaient perpétrés sur le sol belge, entraînant des centaines de victimes. Une violente onde de choc a alors traversé notre pays, d’ailleurs ravivée récemment par l’attentat du 16 octobre dernier.

 Pour l’Union européenne, l’onde de choc a été provoquée par le Brexit en janvier 2020, isolant la Grande-Bretagne du reste de l’Europe. Alors qu’en mars 2020, le COVID a touché de plein fouet notre économie, a désespéré de nombreux indépendants et endeuillé de nombreuses familles, la Belgique s’est relevée, une fois de plus, grâce à son « grand sens de la solidarité », auquel notre Roi a fait allusion lors du dixième anniversaire de son règne.

 Un peu plus d’un an plus tard, en juillet 2021, le Roi et la Reine se rendaient à Chaudfontaine et Pepinster, pour apporter leur soutien à la population locale, durement touchée par les inondations, comme l’avait fait - tout le monde s’en souviendra - en 1984, le Roi Baudouin qui n’avait pas hésité à aller sur le terrain à la rencontre des sinistrés.

 Le 24 février 2022, le continent européen renoue avec les horreurs de la guerre; la Russie envahit l’Ukraine et les Belges doivent faire face à une hausse exponentielle du coût de l’énergie.

Il y a encore un événement mémorable qui a marqué le règne de notre souverain : en juin 2022, lors de son premier voyage officiel au Congo, avec la reine Mathilde à ses côtés, le roi Philippe a exprimé une fois de plus ses sincères regrets au peuple congolais pour les blessures du passé. À cet égard, je tiens à souligner que la Chambre des représentants a mis en place une commission spéciale sur le Passé Colonial, où de nombreux experts ont été invités et se sont exprimés sans tabou sur ce chapitre de notre histoire nationale.

Depuis son accession au trône en juillet 2013, le roi Philippe a reçu pas moins de dix chefs d'État et effectué une dizaine de visites d'État à l'étranger. Son règne a certainement une dimension internationale, puisque la Belgique prendra la présidence du Conseil de l'Union européenne le 1er janvier 2024. 

Dans quelques semaines, le 1er janvier 2024, la Belgique prendra donc la présidence du Conseil de l'Union européenne, succédant à l'Espagne. Depuis la Seconde Guerre mondiale, l'un des grands atouts de notre pays est son rôle en Europe. Grâce à notre position, à la jonction de l'Europe latine et germanique, la capitale de l'Europe se trouve en Belgique, et nous sommes une force motrice derrière la formidable aventure de l'unification européenne. La Belgique a toujours défendu l'idée d'une Europe politique, allant au-delà des aspects purement économiques. Aux moments cruciaux, la contribution de notre pays a souvent été décisive.

Ce sont en effet les petits pays, dont le nôtre, qui ont réussi à convaincre les autres gouvernements à la Conférence de Messine en 1955 de franchir une nouvelle étape vers une intégration accrue vers un marché intérieur européen. Les institutions qui dirigent l'UE sont basées dans notre capitale, et sont un rappel quotidien du rôle important que la Belgique a joué grâce à des figures visionnaires telles que nos compatriotes Paul-Henri Spaak ou Leo Tindemans.

En juin 1956, avait débuté au château de Val Duchesse la longue conférence qui devait déboucher sur la signature des traités de Rome. Quelques mois plus tard, la délégation belge prit le chemin de Rome.

Sur la colline du Capitole, dans le noble décor de la salle des Horaces et des Curiaces, les ministres de six pays avaient solennellement apposé leur signature aux deux traités créant le Marché commun et l’Euratom. Le ministre belge des Affaires étrangères, Paul-Henri Spaak, prononça un magnifique discours célébrant « ceux qui avaient fait une grande chose et qui l’avaient faite, ce qui est remarquable et peut-être unique, en répudiant tout usage de la force, toute contrainte, toute menace par le seul appel à l’intelligence, à la sagesse, à la solidarité. »

 Un autre premier ministre belge, Leo Tindemans, se vit confier la tâche lors de la Conférence des Chefs d’État et de gouvernement des États membres des Communautés européennes, réunie à Paris en décembre 1974, de rédiger un rapport sur ce qu’il y avait lieu d’entendre par le concept d’Union européenne. Alors que la question de l’avenir de l’Europe figure parmi les sujets dont la Présidence belge aura à traiter, il est frappant d’observer que le constat qu’il a dressé est toujours pertinent, à savoir « replacer l’Europe dans la ligne des préoccupations essentielles de l’opinion et s’assurer de la sorte que l’Europe soit au centre politique du débat de demain. »

Enfin ce n’est pas un hasard si parmi les trois premiers présidents du Conseil européen, nous comptons deux Belges, Herman Van Rompuy et le président en exercice, Charles Michel.

Sire, Madame, Altesses Royales,

 Feu le Roi Baudouin, dans les nombreux messages qu’il consacra à la construction européenne, soulignait déjà qu’il n’y avait pas de retour en arrière possible pour le projet européen et que la solidarité devait continuer à être la base de son action. Même s’il constatait parfois que l’idée européenne ne possédait plus le dynamisme de ses débuts, il croyait en la prééminence du droit sur la force et au respect des droits humains et des libertés fondamentales.

 Sire,

 Au cours de votre règne, votre action en faveur de l’édification européenne fut saluée à maintes reprises. Suite à l’annonce de votre abdication en juillet 2013, le président du Parlement européen Martin Schulz ne manqua pas de vous rendre hommage en ces termes « Je remercie sa Majesté le roi Albert II, un ami de l’Europe, une source de stabilité, d’unité et d’inspiration dans son pays et ailleurs.

 Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso souligna que tout au long de vos vingt années de règne, vous n’avez cessé d’être un ardent défenseur des valeurs fondatrices de la construction européenne. Le Président Barroso adressa par ailleurs ses vœux les plus sincères au futur Roi des Belges Philippe, avec la ferme conviction qu’il poursuivrait les liens privilégiés tissés depuis soixante ans entre la Belgique et les institutions européennes.

On oublie trop souvent aujourd'hui quel exploit historique la construction européenne représente : grâce à l'intégration politique et économique des États membres, les conflits à l'intérieur des frontières européennes appartenaient au passé. Le fait que tant de pays et de peuples aient été réunis sous le drapeau d'une même Union en paix et en liberté offre toujours un phare d'espoir pour le monde – souvent déchiré – dans lequel nous vivons. Alors que la guerre fait rage aux portes de l'Europe, c'est ce même espoir de paix qui incite des pays comme l'Ukraine et la Moldavie à frapper à la porte de l'UE.

L'Europe est parfois tenue pour responsable de problèmes qui n'ont pas encore été résolus ou qui l'ont été de manière insuffisante. Même si nous ne pouvons parfois pas ignorer le fait qu'un certain nombre d'États membres ne parviennent pas à s'entendre sur certaines questions sensibles, cette divergence reste souvent limitée à des circonstances propres à un contexte spatio-temporel particulier. Dès que ces obstacles liés au temps sont surmontés, l'Europe agit et fait preuve de courage et d'inventivité lorsque la situation l'exige. Malgré la confrontation avec l'autoritarisme, le populisme et les chocs économiques, nous devons rester optimistes, car l'Union européenne a un modèle qui a prouvé sa valeur inestimable au fil des ans. C'est le modèle d'une Europe ouverte et démocratique, où chaque citoyen jouit des mêmes droits.

Le 1er janvier 2024, notre treizième présidence de l'UE commence, sous de mauvais auspices. Les récents événements géopolitiques ont profondément bouleversé la situation en Europe, notamment en ce qui concerne l'élargissement de l'Union et les relations avec les pays voisins. Le conflit israélo-palestinien est pour nous tous une source de grande préoccupation. L'Europe se trouve à un tournant et est confrontée à de nombreux défis que la présidence belge devra relever, mais nous sommes prêts.

 Face à ces nombreux défis notre monarchie constitue un socle solide.

 Une solidité qui se traduit aussi par l’ouverture des portes du palais de la de la nation à la créativité, la diversité et surtout, l’inclusion, très soutenue par notre roi et notre reine.

 Ainsi, dans le péristyle, vous pourrez être témoin d’une exposition d’œuvres d’enfants et d’adolescents qui sont imprégnées du dixième anniversaire du règne du roi. C’est un manifeste vibrant en faveur de la rupture des préjugés, un appel à démystifier le handicap mental et, par-dessus tout, un plaidoyer pour l'inclusion de ces jeunes exceptionnels au sein de notre société.

 Je tiens à féliciter l'école La Clairière à Bruxelles, l'école d'enseignement spécialisé secondaire de Châtelet, das Zentrum für Förderpädagogik Sekundarabteilung Eupen, et de BuSO Broederschool à Lokeren.

 Et, au nom de tous nos concitoyens, je tiens à remercier le Roi Philippe, et à lui souhaiter ainsi qu’à l’ensemble de la famille royale, une très bonne fête du Roi.

 Nous allons maintenant accueillir deux sopranos Marie Datcharry et Gwendoline Blondeel qui vont nous proposer un intermède musicale.

 Madame Marie Datcharry a intégré le Conservatoire royal de Bruxelles où elle est aujourd’hui accompagnatrice.

 Madame Gwendoline Blondeel est quant à elle une soprano dont la voix, aussi pure que précise, est particulièrement reconnue. Elle est formée à l’IMEP de Namur.

 

 Eliane TILLIEUX,

Présidente de la Chambre

 

 

 

 

 

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